La Biennale de Venise consacrée à l’architecture a pris fin la semaine dernière. L’exposition phare, intitulée People Meet in Architecture, avait pour commissaire l’architecte japonaise Kazuyo Sejima de l’agence Sanaa (à qui a été confié le projet du Louvre à Lens). A contre-courant du rituel des centaines de maquettes de constructions diverses et variées, égrenées dans l’enfilade des immenses salle de l’Arsenal, People Meet in Architecture proposait quasiment une oeuvre par espace. Car il s’agissait bien plus a priori d’une exposition d’art contemporain, où l’architecture se faisait immatérielle, évanescente, invisible. Non pas tant pour proposer une vision conceptuelle mais au contraire pour faire en sorte que le spectateur prenne conscience de l’espace dans lequel il évolue – voire de sa climatologie – et l’expérimente. Ainsi de Cloudscapes (Transsolar & Tetsuo Kondo Architects), nuage réel refabriqué in situ, arpentable de bas en haut, de la fraîcheur à la moiteur, sur une passerelle métallique. Ou encore du lion d’or du meilleur projet présenté dans le cadre de l’exposition remis à junya.ishigami+associates pour Architecture as air: Study for château la coste. A première vue, l’espace semble vide, transparent. Pourtant un tracé au sol signifie que l’on ne peut traverser l’espace. De fait, quelques fils blancs discontinus obligent à focaliser le regard. Ils (dé)matérialisent le modèle physique d’un bâtiment prévu pour être construit quelque part en Europe. Cette vision de l’architecture est aux antipodes de celle d’un Rem Koolhaas, à qui a été remis un Lion d’Or d’honneur…
People meet in clouds – Un nuage à Venise
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