Je participe au colloque international sur le thème « Processus de création et archives du spectacle vivant : manque de traces ou risque d’inflation mémorielle ? » à l’Université Rennes 2, au Théâtre national de Bretagne, à l’Espace Ouest-France et aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine.
programme du colloqueLa récente émergence des études sur la mémoire et la réévaluation des liens entre histoire et mémoire sont concomitantes du renouvellement de la nature et des usages des archives. Caractérisé par la nature événementielle d’un art qui survit dans la mémoire de ses témoins et de ses praticiens, le champ des Études théâtrales est particulièrement concerné par ces mutations. Bien plus, la mise en avant depuis les années 1960 de la dimension performative de certaines créations – qui se présentent comme processus plutôt que comme oeuvres achevées – a pu inciter les chercheurs à renouveler les outils et les données qu’ils mobilisent pour les appréhender. Ce mouvement implique un élargissement important des sources considérées comme nécessaires pour rendre compte du processus de création, sources que le chercheur peut non seulement recueillir mais aussi susciter en utilisant divers modes d’enregistrement et de captation. Il est désormais possible de participer à une vaste collecte de traces de multiples sortes, voire de procéder à la constitution d’une documentation qui semble avoir un « devenir » d’archives, que la mémoire numérique permet de stocker, apparemment sans limites. Une crise liée à cette nouvelle possibilité risquerait alors de s’ajouter à la première évolution ; l’apparition de nouveaux outils suscitant un risque d’inflation mémorielle interrogeant la notion même de conservation du passé.
Pour répondre à ces questions liées aux conditions de possibilité et aux modalités de l’archivage du geste créateur, nous convoquerons les approches génétique, historiographique, philosophique, épistémologique, intermédiale et esthétique. »
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