L’art des données / les données de l’art #3

Lundi 05 mars 2018, 16h-18h, Lille, MESHS, salle 1

Antoine Courtin, Responsable de la Cellule d’ingénierie documentaire, Département des études et de la recherche, Institut national d’histoire de l’art (INHA) et Albertine Meunier, artiste.

L’art des données / Les données de l’art est une série de conférences initiée par Clarisse Bardiot (Université de Valenciennes). Chaque rencontre fait intervenir un chercheur en histoire de l’art et un artiste. Leurs réflexions se croisent autour des enjeux liés aux données dans leurs pratiques respectives.

DataDada

Albertine Meunier, metteur en scène et directeur artistique de Bravo Zoulou

Albertine Meunier pratique l’art dit numérique depuis 1998 et utilise Internet comme matériau de création. Elle explore l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois «bricolées», volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques. Ces travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, les grands acteurs de l’internet tel que Google, Twitter ou Facebook et le nouveau monde qui nous entoure.

Albertine Meunier tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie des choses numériques. Elle donnera un aperçu de ses productions artistiques ancrées sur le sujet de la Data.


Digitizing Art History & Computational Art History : État des lieux des pratiques et expérimentations ; regards croisés entre la France et l’étrangerAntoine Courtin, Responsable de la Cellule d’ingénierie documentaire, Département des études et de la recherche, Institut national d’histoire de l’art (INHA)

Il est possible de distinguer – comme l’évoque Johanna Drucker dès 2013 – deux modes d’apports principaux de l’émergence du numérique dans la recherche en histoire de l’art; à savoir d’une part une histoire de l’art enrichie par la mise à disposition de grands corpus numérisés (Digitizing Art history) et de l’autre une certaine histoire de l’art outillée grâce à l’utilisation d’outils d’analyse computationnelle ou de traitements automatisés. En s’appuyant sur cette distinction, la séance tentera d’évoquer dans un soucis de correspondance entre la France et l’étranger, les pratiques déja installées mais également les nouvelles tendances de l’année 2017.

Ainsi, sera abordée l’articulation – aujourd’hui au centre de nombreux projets à l’international – entre les projets de recherche en histoire de l’art et les GLAMs (galeries, Librairies, Archives and Museums) autour de l’ouverture des contenus numérisés, à la fois dans sa mise à disposition comme matériaux de création, et de son intégration dans des interfaces compréhensibles pour l’humain et interprétable pour un système informatique. Mais également l’approche computationnelle mobilisant les sciences dites fondamentales et l’histoire de l’art, bien que déjà ancienne, notamment pour la restauration d’objets et la connaissance physique des objets, le New AGLAE du C2RMF en est un exemple frappant, a pris ces deux dernières années un nouveau tournant autours de la donnée avec les avancées du Deep Learning.

En somme, il s’agira d’exposer les les axes forts qu’animent cette communauté de pratique au sein des Digital Humanities et d’en évoquer également les questionnements qui lui sont propre en reprenant la légende de la figure n°1 du dernier article de Georg Schelbert : «No digital art history in the digital humanities? ».