Journées d’études, 3 et 4 octobre 2016, Lille, MESHS
Responsabilité scientifique : Clarisse Bardiot et Nicolas Thély
Le programme de recherche DORRA-DH a pour objectif la création d’un réseau de chercheurs en art et design dans le champ des humanités numériques à partir de l’étude et de la création d’outils spécifiquement conçus en ALL-SHS. Les premières actions du programme ont consisté d’une part à créer le groupe de travail Arts+Design+Humanités Numériques au sein de l’association Humanistica, d’autre part à organiser un atelier-formation au logiciel Rekall. Le programme de recherche a également donné lieu à une enquête de terrain au Canada et aux Etats-Unis portant sur les outils et les logiciels développés dans les contextes artistique et culturel.
Les journées du 3 et 4 octobre viennent clore le programme de recherche. La première journée sera consacrée à l’organisation d’ateliers sur les interfaces numériques développées par le Louvre-Lens et à l’IRCICA (3D, réalité virtuelle, salle immersive). La seconde journée mettra en perspective le programme Cultural Analytics initié par Lev Manovich en 2007 à partir d’études critiques et de présentations d’outils et de dispositifs conçus et développés par des artistes, des designers, des chercheurs et des ingénieurs.
Manifestation organisée dans le cadre du programme émergent DORRA-DH de la MESHS, en collaboration avec DeVisu (UVHC), Arts : pratiques et poétiques (Rennes 2), Humanistica, MSH-B, le Louvre-Lens et l’IRCICA.
3 octobre – Workshop
Musées numériques : médiation et conservation des œuvres
Dessin numérique et esquisse. Avec Laurent Grisoni, Professeur de Science informatique, Université Lille 1 (coordination Clarisse Bardiot).
Lieu : IRCICA
Les dispositifs in situ du Louvre-Lens. Avec Guilaine Legeay, chargée de conception multimédia au Louvre-Lens (coordination Nicolas Thély et Marie Rousseau).
Lieu : le Louvre-Lens
4 octobre – Journée d’études
Culture Analytics et pratiques patrimoniales
Introduction à la journée : Martine Benoit, directrice de la MESHS ; Clarisse Bardiot et Nicolas Thély
Design, expérientialité du livre et humanités numériques : Renée Bourassa, professeure titulaire à l’École de design de l’Université Laval (Québec)
Cette communication veut exposer un projet de recherche en démarrage portant sur le livre que les pratiques innovantes du design numérique reconfigurent, en le situant dans le vaste champ interdisciplinaire des humanités numériques. Le concept de livre fédère un ensemble de pratiques créatives qui en multiplient les configurations potentielles. Par un retour à sa matérialité, que promeut une approche de design située au cœur des humanités numériques, le livre déploie ses affordances en territoire numérique selon diverses propositions actuelles : livres augmentés, dispositifs web ou installations médiatiques. En étant attentifs à son contenu et à sa mise en forme, tout comme à son histoire et à son devenir, ce sont nos rapports à la forme et à la figure du livre qui sont interrogés. Ce projet exemplifie les approches de deuxième génération des humanités numériques, davantage tournées vers les aspects interprétatifs, expérientiels et émotionnels de leurs objets d’étude. D’une part, ces approches nous invitent à considérer non seulement les méthodologies quantitatives appliquées aux corpus anciens, mais également les pratiques numériques en elles-mêmes dans leurs dimensions expérientielles et performatives. D’autre part, elles interrogent les aspects transformatifs de notre relation avec les artéfacts cognitifs, à travers l’hypothèse de l’Extended Mind.
Descripteurs visuels pour les culture analytics : Everardo Reyes, MCF Laboratoire Paragraphe / Université Paris 8
Les réalisations en « culture analytics » nous fournissent un cadre riche en matière de description visuelle (la notion de « description » étant en relation avec celle de « représentation » au sens informatique, tel qu’elle a été conçue par David Marr). Nous présentons et analysons ici des exemples de productions où la description s’observe à un double niveau. D’un côté, le corpus d’analyse (constitué de collections d’images) est décrit en termes de propriétés visuelles numérisées (quantification de valeurs chromatiques et de formes principalement). D’un autre côté, l’espace d’exploration est lui-même une description dans la mesure où il organise le corpus et propose des éléments interactifs (conventions d’interface graphique et innovations spéculatives).
Theatre analytics : Clarisse Bardiot, MCF Laboratoire DeVisu, Université de Valenciennes
Les Culture Analytics offrent de nombreuses perspectives pour l’étude, l’analyse et la documentation des arts de la scène. A partir des méthodologies présentées et expérimentées pendant le programme Culture Analytics à UCLA, nous présenterons différentes pistes de recherches pour le spectacle vivant. Certaines sont déjà explorées par des chercheurs, à la croisée des études théâtrales, des sciences de l’information et de la communication, et de l’informatique.
Eyetracking et enregistrements des traces de l’activité : en quoi cela nous aide à comprendre l’expérience des visiteurs de musées ? : Daniel Schmitt, MCF Laboratoire DeVisu, Université de Valenciennes
Les traces enregistrées de l’activité des acteurs nourrissent de nombreuses analyses communicationnelles, comportementales, cognitives, émotionnelles, etc. L’eyetracker fait partie des ces outils de captation, mais son usage est loin d’être immédiat car l’interprétation des enregistrements soulève des questions épistémiques délicates. Moyennant quelques réserves, il est possible d’utiliser l’eyetracker comme un outil exceptionnel permettant d’accéder à l’expérience des visiteurs, à leurs « mondes intérieurs » de façon fine, précise et profonde.
Tracking Two Art Critics : 56th Venice Biennale : Nicolas Thély, PR, Laboratoire Arts : pratiques et poétiques, Université Rennes 2, directeur de la MSHB
Dans le cadre du programme de recherche MONADE (Méthodes et Outils Numériques pour la recherche en Arts et Design), le projet Tracking Two Art Critics (56th Venice Biennale) avait pour ambition de conduire une enquête de terrain à distance. Il s’agissait plus précisément de comprendre ce que « critiquer » signifie d’un point de vue pragmatique dans le cadre de l’activité de la critique d’art. Deux critiques d’art exerçant en France ont accepté de contribuer à cette recherche en portant sur eux un enregistreur de données GPS durant les journées professionnelles de la 56e biennale de Venise qui se sont déroulées du 6 au 9 mai 2015.
Les outils numériques pour les designers, table ronde animée par Nicolas Thély
Virginie Pringuet, Université Rennes 2, Vers un atlas de l’art dans l’espace public : la modélisation d’un musée réticulaire ; Mei Menassel, Université de Valenciennes, les contenus numériques et la ville ; Nolween Maudet, INRIA, les outils numériques du designer ; Robin de Mourat, Université Rennes 2 et Science Po Medialab, Remixer le web de données.